La tendance «foisonnante» est à la mode au jardin et permet de se dépayser aisément. Pour avoir une jungle chez soi, les végétaux à l’aspect exotique ne manquent pas. Retenez dans l’ensemble que toutes les plantes à feuilles généreuses, voire gigantesques, donneront aussitôt l’aspect tropical recherché. Il en va de même des feuillages vivement colorés et de toutes les floraisons pittoresques et peu connues.
L’agencement des plantes joue un rôle capital. Si vous éparpillez vos pensionnaires, vous raterez votre effet. Même résultat si vous associez des végétaux trop proches d’aspect. Veillez à panacher des formes élancées (phormiums et graminées) avec de grandes feuilles rondes (type gunnéras…). Les placer sous un arbuste en parasol (Aralia elata…) ou un bananier suffira à créer l’ambiance.
Utilisez des couleurs fortes, même carrément clinquantes, mais avec parcimonie. Noyées dans une masse verte, elles suffiront à pimenter l’atmosphère sans tomber dans le bariolage.
Du fait de la taille de leur feuillage, toutes ces plantes craignent le vent : pensez à installer votre coin exotique dans une partie abritée du jardin. Elles ne sont pas non plus franchement rustiques. Les plus fragiles seront rentrées sous serre froide durant l’hiver. Vous pouvez très bien les installer dehors dans un pot en enterrant celui-ci. Les autres (bananiers, gunnéras…) seront copieusement paillées.
Le plus souvent, ces plantes sont des «gourmandes» qui apprécient l’humus et une solide nourriture. Au printemps, de bons ajouts de fumier les aideront à démarrer vigoureusement. De même, ayez en tête que pour rester luxuriantes, elles demandent des apports d’eau réguliers. Si votre terrain n’est pas naturellement humide, pensez à bien répartir les systèmes d’arrosage et à épandre de généreux paillis organiques.
Les mêmes en couleurs… Les cannas ont des feuillages décoratifs. Préférez les variétés panachées, telles que ‘Durban’, ‘Tropicanna’ (ci-dessus) ou ‘Panach’ (striée de jaune). Vous les emploierez pour tonifier les massifs de graminées.
Les lieux humides, au bord des ruisseaux, accueilleront les étonnants lysichitons. Ils épanouissent leurs gros cornets blancs ou jaunes en mars-avril. Suit un énorme feuillage, comparable à celui d’un bananier sans tronc.
Bien rustiques, les Aralia elata portent sur un tronc mince un immense parasol de feuillage qui évoque les fougères arborescentes. Les formes panachées de blanc sont encore plus pittoresques.
Les hippéastrums («amaryllis d’intérieur») peuvent passer l’année en terre si le climat n’est pas trop rude. Ailleurs, une couverture de paille leur suffira. On en trouve de plus en plus souvent dans les jardins.
N’hésitez pas à laisser les bananiers pousser en buissons. Cernés d’autres plantes foisonnantes, ils donnent un effet de jungle impénétrable, et les sentiers prennent alors des allures de piste en forêt.
Diverses plantes, telles que les broméliacées rustiques, craignent davantage les pluies hivernales que le froid. Un toit en plastique transparent et un collet de graviers suffiront à les mettre hors d’eau.
Les frileux gunnéras aux immenses feuilles démarrent tôt en saison. Jusqu’au début du mois de mai. En cas de gelée annoncée, prévoyez un voile de protection posé sur les jeunes pousses
Les grandes plantes frileuses et persistantes ne peuvent être protégées entièrement sans être asphyxiées. Il suffit de tasser des feuilles mortes ou de la paille au pied pour sauver la souche en cas de coup de froid.
Autant que possible, laisser les feuilles sèches sur les graminées. Tout l’hiver, les tondre tôt (fin février) pour ne pas risquer de couper les nouvelles pousses, et laisser toujours 15 à 30 cm de chaume.