Si la chose est ancienne, le mot est récent. C'est l'ancêtre du béton grec, appelé amplecton et du béton romain composé de caementa ou pierres cassées. Le mot béton paraît sous la plume du poète Benoît de Sainte-Maure vers 1165-1170. En 1729, l'ingénieur Belidor, qui préconise son emploi en fondation, ne parle plus que de mortier de pierres, mais l'architecte d'Avaler donne cette définition en 1755 : “béton, sorte de mortier qu'on jette dans les fondements, et qui durcit extrêmement”. Comme on le constate, il a existé et existe encore une confusion fréquente entre les mots "béton" et "mortier". Pour rappel, le béton est composé de graviers, sable, ciment et eau et le mortier, de sable, ciment et/ou chaux et eau.
La fabrication du bloc béton
La
fabrication reprend dans son principe le très
ancien système des
moulages artisanaux de
terres plus ou moins
argileuses destinés à obtenir un matériau de construction régulier.
Séchés au soleil, ces moulages ont édifié nombre d'habitations en Afrique ou ailleurs.
Pour le
bloc béton, l'argile n'est pas le
matériau utilisé mais un
béton rigoureusement
calibré pour obtenir différents modèles, de formes et de dimensions répondant à des utilisation ciblées. Au fil du temps, la fabrication de ce type de matériau a profité des
progrès de l'industrialisation.
De la production manuelle à la machine
Les premiers témoignages photographiques montrent une
fabrication manuelle de blocs, par
pilonnage du béton dans un
moule métallique, que l'on peut situer vers la
fin du XIXème siècle.
On procède déjà à la fabrication de
blocs, probablement exclusivement
pleins, par démoulage immédiat en extérieur. Le stockage nécessite donc un espace important.
Les premières
machines à bras apparaissent aux environs de la
première guerre mondiale. Elles sont d'origine
italienne et
américaine.
La
fabrication peut être assurée, dans certains pays,
directement sur le
site de construction des ouvrages (en Angleterre, par exemple), ce qui ne devait pas simplifier les problèmes surtout en hiver !
Les
premières usines apparaissent alors dans le but de résoudre le problème du stockage.
En France, la machine à bras “L'unique N°1” (photo) est
primée à la
Foire Internationale de Lyon en 1919. Le
rythme de production annoncé est de l'ordre de
250 blocs par poste de huit heures.
Nouvelle génération de machines
Les
années 40 voient apparaître une
nouvelle génération de machines mobiles,
dites pondeuses, dont le
principe est de
démouler au sol le ou les blocs,
puis d'avancer de quelques mètres afin de
démouler les suivants. Ce mode de
fabrication par vibration et compression a pour intérêt essentiel de limiter au maximum la manipulation des blocs frais, et donc les risques d'endommagement.
Les
presses automatiques apparaissent dans les pays industrialisés dans les
années 60. La
machine est dorénavant
fixe, et les
blocs fraîchement démoulés sur des planches (en bois ou en acier) sont
transportés dans des
cellules de durcissement où ils séjournent environ
24 heures avant leur palettisation. Les usines utilisent actuellement ce principe de fabrication dans des versions améliorées et optimisées.
Aujourd'hui l'automatisation
Les trente dernières années ont ainsi vu l'
automatisation complète de la production, depuis l'asservissement
de la centrale à béton jusqu'
à la palettisation, en passant par la machine et ses équipements, la manutention des planches et des produits durcis. La sécurité et la maintenance ont été considérablement améliorées.
À titre de comparaison, il fallait
entre les deux guerres,
2 minutes pour fabriquer un bloc, alors que
moins de 2 secondes suffisent
aujourd'hui.
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