Caractéristiques
La période de plantation correspond globalement à celle du repos de la végétation. Il est donc possible, en théorie, de planter d'octobre à mars-avril. En fait, il faut éviter les travaux de plantation en période de pluies trop abondantes ou si la terre est trop détrempée, et les interrompre complètement en cas de gelée. Nous vous conseillons la plantation d'automne, qui permet à la plante de s'acclimater et de ne pas subir un choc trop important lors de la reprise de végétation. Une bonne règle impose également de planter tôt dans les sols légers et secs, et tard dans les sols lourds et humides.
Quand on commande des arbres ou arbustes par correspondance, il est bien sûr difficile de prévoir le temps au jour de la réception. Si, par malchance, la commande arrive en pleine période de gel, il s'avère impossible de planter. S'il semble que le temps froid doive durer plus de quelques jours, il faut mettre arbres et arbustes en jauge, c'est-à-dire en attente de plantation. En cas de froid extrêmement rigoureux, commencez par placer les colis dans un local frais mais hors gel (cave ou cellier). Attendez que la température approche de 0°C (en arrosant les mottes ou racines nues si la situation se prolonge), puis préparez une tranchée, au pied d'un mur la protégeant du nord. Défaites les tontines s'il y en a, et placez mottes et racines dans la tranchée en couchant le tronc vers le sud. Vous pouvez attendre ainsi plusieurs semaines avant la plantation définitive.
Il ne suffit pas de creuser un trou et d'y placer la motte pour assurer la reprise d'un arbre ou d'un arbuste Assurez-vous d'abord que la terre est propice au développement de la plante.
Dans certains cas, elle peut être totalement infertile, et dans d'autres ne pas convenir à l'espèce choisie. Les pépiniéristes conseillent alors de creuser un trou important et de remplacer purement et simplement la terre excavée par une quantité équivalente de terre adaptée au végétal. Nous considérons qu'il s'agit là d'une solution purement commerciale, destinée à permettre la vente de n'importe quel arbre ou arbuste quelle que soit la qualité du terrain. En fait, un arbuste, à plus forte raison un arbre, ne peut être assimilé à des tulipes ou à des rosiers.
À échéance de quelques dizaines d'années, souvent même de quelques années seulement, les racines atteignent de toute façon les couches de terre dépassant celle du trou de plantation. Elles ne trouvent plus alors les substances nécessaires au développement de l'arbre ou de l'arbuste, qui dépérissent «mystérieusement» après un démarrage fulgurant. Et le pépiniériste, bien sûr, ne peut plus être mis en cause...
Il faut choisir avec soin espèces et variétés en fonction de la nature du terrain Il reste souhaitable de remplir le trou de plantation d'un mélange terreux favorable à la reprise, donc proche de celui du milieu de production.
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La grandeur des trous de plantation est naturellement fonction de l'importance du sujet. Pour de petits arbustes, un trou de 0,60 m x 0,60 m, profond de 0,50 m suffit, à condition bien sûr que les racines y tiennent à l'aise. Pour les forts plants, ces cotes doivent être majorées d'une vingtaine de centimètres. Pour les tiges et arbres en bac ou en caisse, les dimensions du trou doivent dépasser de 0,30 m à 0,40 m celles du contenant. Dans tous les cas, la terre environnant le trou doit être assez compacte elle favorise ainsi l'implantation des racines, donc la tenue de l'arbre ou de l'arbuste. Le fond du trou, légèrement bombé, assure l'assise, exception faite des sujets à racine pivotante.
Une légère fumure précédant la plantation favorise souvent le démarrage du plant. Il faut opérer avec prudence : en effet, du fumier frais ou des matières organiques en fermentation risquent d'échauffer les racines et d'entraîner la mort de l'arbre ou de l'arbuste. Limitezvous à disposer au fond du trou une couche d'une quinzaine de centimètres de fumier bien décomposé, de terreau de feuilles, de sang séché ou de corne râpée. Si la plantation se fait à racines nues, habillez les racines et taillez la ramure (mais pas sur toutes les espèces). Disposez le sujet de sorte que la greffe ou le collet dépasse le sol d'une dizaine de centimètres. Pour les sujets en tige, il est indispensable de placer aussitôt un tuteur soigneusement ligaturé.
Si l'arbre ou l'arbuste est livré en motte, il faut toujours éviter de désagréger celle-ci. Placez le sujet avec sa tontine dans le trou. Coupez avec un sécateur les mailles du filet ou les fils de maintien de la tontine. Laissez celle-ci s'écarter et glissez la terre jusqu'à remplissage du trou. Il n'est pas indispensable de retirer la tontine, sauf s'il s'agit d'un filet en matière plastique.
Pour les arbres ou les arbustes dépassant 2 mètres, il est indispensable non de les tuteurer, mais de les haubanner. Pour cela, il faut placer trois fils de fer fixés à la moitié de la hauteur du tronc, en disposant un tampon de paille, de mousse ou de caoutchouc pour éviter de blesser l'écorce. Ces trois fils doivent être fixés à des piquets plantés en terre, à une distance égale au tiers de la hauteur de l'arbre et, bien sûr, équidistants. Pour des tiges, il est bon d'empailler le tronc sur toute sa hauteur avec des paillots ligaturés par du raphia ou du fil de fer. Cette précaution évite une trop forte évaporation lors des premières chaleurs printanières.
Le principal des soins après la plantation consiste à fournir à l'arbre ou à l'arbuste
l'eau nécessaire. Suivant son importance, un arbre transplanté peut avoir besoin, en période sèche, de 50 à 100 litres d'eau par jour. Il faut cependant agir avec modération et ne pas prendre un arbre pour une plante aquatique. Après arrosage, il est bon de pailler le sol (en utilisant par exemple du fumier frais : il présente l'avantage de constituer à la fois un engrais organique doux et un obstacle à l'évaporation). S'il neige après la plantation, n'hésitez pas à secouer les conifères et les arbres ou arbustes à feuillage persistant que vous avez pu planter. Dans tous les cas, ôtez la neige de la cuvette de plantation. Dans les mois qui suivent, binez le sol, et pratiquez un labour superficiel autour de l'arbre à l'automne suivant.
Dans les régions où les chutes de neige sont abondantes, il faut entourer les jeunes conifères avec des bandes de tissu. Les branches, ainsi liées entre elles, résistent mieux au poids de la neige. Les arbustes à feuilles persistantes exposés aux vents froids ont besoin de protection. Placez sur l'arbuste une feuille de plastique solide, soutenue par des tuteurs, et fermement arrimée. L'air doit pouvoir circuler sous cette feuille pour que la plante ne pourrisse pas.
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