En partie réalisé en autoconstruction, le projet de Sylvain et Françoise Lepetit était ambitieux : bâtir une maison basse consommation en bois. Mission accomplie, avec de grosses économies d’énergie à la clé.
Pour Sylvain Lepetit, informaticien, construire est devenu une habitude ! Sa troisième maison présente toutefois une particularité : elle est "
passive", c’est-à-dire peu consommatrice d’énergie. Autrement dit, dotée d’une isolation qui permet de s’affranchir de tout chauffage, ou presque : "
Nous avons juste une résistance de 1500 W située à la sortie de la VMC double flux et, le premier hiver, nous ne l’avons même pas utilisée."
Résultat : une
facture de chauffage proche de zéro. Pour cela, le travail sur la structure est primordial et notre lecteur a préféré le confier à un pro : "
Pour la partie habitation, nous avons choisi un système à ossature bois, dont l’étanchéité à l’air est délicate à réaliser." En revanche, Sylvain Lepetit a pris en charge les fondations, le garage, les aménagements intérieurs et extérieurs : une terrasse avec piscine. C’est aussi lui qui a dessiné les plans de la maison, carrée et de plain-pied.
- Les travaux débutent par le terrassement, le traçage au sol et la mise en place des réseaux.
- Pour l’assise, Sylvain Lepetit et son épouse Françoise isolent le sol du rez-de-chaussée avec du polystyrène extrudé. Maison "passive" oblige, le sol doit être parfaitement isolé.
- Étape suivante : préparer la dalle béton. Un double ferraillage est posé par nos lecteurs. Sur tout le pourtour de la future dalle, des rupteurs de ponts thermiques en polystyrène extrudé renforcent l’isolation en pied de mur.
- Pendant que la dalle sèche, et avant l’intervention du charpentier, Sylvain attaque la construction du garage, en blocs de béton.
- "Notre choix s’était d’abord porté sur une maison à rénover mais nous n’avons pas trouvé notre bonheur. Nous avons donc décidé de la faire construire. Après tout, nous l’avions déjà fait deux fois !"
Une enveloppe bien étudiée
Pendant que nos lecteurs montent le garage, le charpentier prépare à l’atelier les
murs à ossature bois. Les parois, qui offrent un excellent niveau d’isolation, sont composées de caissons réalisés en OSB avec 30 cm de ouate de cellulose pour l’isolation. Le tout est complété, côté extérieur, par des panneaux en fibres de bois de 60 mm d’épaisseur, revêtus d’un enduit gratté. Ici, en effet, le bois n’est pas visible à l’extérieur : "
Nous ne voulions pas d’une finition bois qui change de couleur avec le temps."
Originale, la toiture est en
bacs acier : "
Un choix économique et esthétique, souligne Sylvain Lepetit.
Elle apporte une touche contemporaine." Côté menuiserie, qu’ils posent eux-mêmes, nos lecteurs n’hésitent pas : "
Tout est en triple vitrage, y compris la baie vitrée. Laquelle est parfaitement étanche à l’air." Une fois que l’ensemble est hors d’eau et hors d’air, le couple prend le relais du charpentier afin d’effectuer le cloisonnement, l’installation des réseaux, notamment de la VMC double flux (quasiment indispensable dans ce type de construction), et toutes les finitions intérieures.
- C’est le moment de vérité : les murs préfabriqués à l’atelier sont arrivés et leur levage a débuté.
- Étape délicate pour assurer l’étanchéité à l’air : la jonction entre les différents panneaux.
- Autre point sensible, l’étanchéité à l’air des menuiseries, notamment au niveau de leur jonction avec la paroi – gérée par un joint Compriband – et au niveau des ouvrants : "Ce sont les seules petites fuites que nous avons constatées."
- "Pour être sûrs que la maison répondait aux critères d’un bâtiment passif, nous avons réalisé un test d’étanchéité à l’air. Le technicien n’avait jamais vu ça : un résultat presque parfait !"
- Détail esthétique, "dans la pièce à vivre, pour séparer le coin repas du salon, j’ai choisi de réaliser un faux plafond… C’est un gros travail !"
- Le faux plafond est conçu classiquement en plaques de plâtre sur ossature métallique.
- À l’intérieur cheminent les gaines de la VMC double flux et le réseau électrique, notamment pour le raccordement de suspensions mais aussi de spots à encastrer.
- Les fermettes industrielles sont mises en place. Les combles, qui ne seront pas aménagés, seront isolés par 45 cm de ouate de cellulose.
- La couverture en bacs acier a été posée par le constructeur.
- Mais c’est notre lecteur qui s’est chargé de l’étanchéité du toit plat contigu, "qui permet de dissocier les deux zones, habitation et garage".
Maison passive ou BBC ?
Dans les deux cas, il s’agit d’habitations dotées d’une enveloppe qui cumule
bonne isolation et
étanchéité à l’air, mais la frontière qui les sépare est floue. Leur principal atout tient dans leur consommation d’énergie de chauffage, qui doit être inférieure à 15 kwh/m/an pour une maison passive, contre 50 kwh/m/an pour un bâtiment basse consommation (BBC). Un habitat passif semble donc plus performant, mais le label BBC–Effinergie est plus strict en ce qui concerne l’énergie conventionnelle primaire, c’est-à-dire hors électroménager, consommée par la maison.
Terrasse et piscine pour la maison passive
Le projet de Françoise et Sylvain ne s’arrête pas à la maison, il inclut les extérieurs avec la création d’une terrasse en bois et d’une piscine enterrée. Des travaux importants car il faut préparer le terrain, qui est en pente. Nos lecteurs se transforment alors en spécialistes du béton : "N
ous avons décaissé puis construit des murs de soutènement en béton banché."
Pour la piscine, ils choisissent un modèle avec une coque en polyester. Un professionnel la mettra en place, excepté l’installation du raccordement, du système de filtration et de la ceinture en béton autour de la coque.
Originale, la terrasse est agrémentée d’un enrochement. Les murs de soutènement sont habillés, d’un côté, d’un platelage bois "
pour rappeler le revêtement de sol de la terrasse" ; de l’autre, d’une pierre granitique "
pour évoquer l’enrochement". De quoi passer d’agréables moments !
- Après avoir décaissé le sol et coulé de solides fondations, nos lecteurs construisent les parois du bassin en béton banché : "Quatorze rotations de coffrage et décoffrage, sur deux élévations de banche."
- Le terrassier s’est chargé de la mise en place des rochers, "à l’aide du godet de la pelleteuse".
- Le trou de la piscine est creusé par le terrassier à l’aide d’une pelleteuse. Avant de positionner la coque en résine polyester, une bâche étanche est déployée dans le fond de l’excavation, puis un radier est réalisé avec de la mignonnette.
- Les préparatifs de la terrasse sont tout aussi minutieux : terrassement, pose d’un feutre géotextile recouvert "à la brouette" de gravillons 6/10, positionnement des lambourdes sur des plots PVC réglables.
- Fixées avec des vis Inox, des lames en sapin de classe 4 couvrent le tout.
- Pour la couverture de la piscine, Sylvain Lepetit est exigeant : "Je ne voulais pas d’un abri arrondi inesthétique, qui nous aurait caché la vue depuis la maison." Il opte pour une solution basse sur rail : "Elle entre dans le renfoncement prévu à cet effet et surtout, je peux l’ouvrir seul."
- "La maison nous a demandé un an de travail, la terrasse et la piscine dix mois, week-ends et vacances compris. Mon conseil lorsque l’on ne fait pas tout soi-même : choisir soigneusement son constructeur. C’est ce que nous avons fait !"
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