Lorsque la famille s’agrandit, c’est l’occasion de « pousser » les murs. Un an de travaux va transformer ce pavillon en une belle et grande maison, où chacun a enfin tout son espace.
La naissance de leur troisième enfant, en août 2013, a précipité la concrétisation du projet auquel nos lecteurs pensaient depuis longtemps : agrandir la maison. L’objectif d’Hervé Bricaut : "créer une chambre pour chaque enfant et en libérer une parmi les chambres existantes pour agrandir la pièce à vivre."
Renseignements pris en mairie pour les règles d’urbanisme à respecter, le projet est acté. L’agrandissement se fera dans le prolongement de la maison et non à partir des combles, dont le volume ne peut être récupéré sans travaux conséquents et coûteux (présence d’une charpente industrielle dite en "fermettes").
En revanche, une chambre supplémentaire est créée dans les combles de l’extension. Et puisqu’il y a des travaux de terrassement à réaliser, c’est l’occasion d’agrandir la cour, qui est ensuite empierrée avec un béton concassé : "Plus économique que la pierre de carrière".
La location d’une minipelle de 3,5 t facilite le terrassement. Notre lecteur a une expérience de conducteur d’engin et il a de l’aide : "Un ami est venu pour conduire la machine et me tenir la pige du niveau laser".
Après le terrassement, le passage des réseaux et l’excavation des fondations, Hervé s’occupe en famille de la dalle : coffrage, isolation avec des panneaux en polystyrène extrudé, pose du treillis et des semelles.
Notre lecteur coule la dalle et les fondations d’un seul tenant : "C’est ce que j’avais fait lors de la construction du garage. Aucune fissure n’est apparue".
Le béton de type C25/30 (9 m³) est livré par camion-toupie avec bras dirigeable. "Tous ont été impressionnés par l’engin".
Après le coulage de la dalle, la période de séchage procure un peu de repos avant les gros travaux…
"Je suis conducteur de travaux. Je connais l’importance de prévoir un budget et de s’y tenir. Nous avions budgétisé 22 000 €. Avec les impondérables, les travaux ont finalement coûté près de 25 000 €. "
Sous la surveillance de la petite dernière, pose du premier bloc béton et du premier rang : "Ce rang conditionne toute l’élévation". Le mortier-colle préparé sur place à la bétonnière électrique est dosé à 300 kg/m.
Travail en famille : "Mes deux filles ont bien compris que nous étions en train de construire leurs futures chambres. Elles ont adoré m’aider à remplir les joints verticaux entre les parpaings."
Pour les linteaux, Hervé Bricaut utilise des blocs de chaînage creux ferraillés (4 fils de 4 x 10 mm), étayés et maintenus au moyen d’un coffrage et de serre-joints. Les étais sont laissés en place durant 21 jours après coulage du béton. La même méthode est utilisée pour la ceinture.
Le chantier se poursuit avec la pose des pannes sablières dans la ceinture en béton :
"Il a fallu les rehausser avec des cales pour rattraper l’écart de hauteur avec l’existant". Elles sont fixées à l’aide de gougeons d’ancrage.
Élévation du pignon : "l’échafaudage est rehaussé au fur et à mesure des besoins. C’est très pratique." Le linteau de la fenêtre de l’étage est coulé de la même manière que ceux du rez-dechaussée.
Efficacité, sécurité et organisation
Pour le choix du mode constructif, notre lecteur ne se complique pas la tâche : blocs en béton avec isolation par l’intérieur et cloisonnement en plaques de plâtre.
"Ce sont des matériaux que je maîtrise, même si je n’ai pas posé de blocs béton depuis plusieurs années ". L’élévation est rapide : " Je me suis dépêché pour travailler pendant les ponts du mois de mai ". Et puis, il a de l’aide :
" J’ai mis ma femme et mes parents à contribution, et même mes filles ont participé ".
Autre caractéristique de ce chantier :
l’organisation et la sécurité :
" avec mes relations de travail, j’ai pu emprunter un échafaudage, très pratique à installer et à modifier. C’est indispensable pour travailler en sécurité ".
La manutention est également allégée avec l’utilisation d’un palan électrique, fixé en partie haute de l’échafaudage pour monter les parpaings et les seaux de colle.
Résultat : après trois semaines de travail (uniquement le week-end), les linteaux des fenêtres sont coulés et, après un petit mois, c’est au tour du chaînage de la ceinture.
Installé à l’intérieur, l’échafaudage est fixé aux parpaings avec des tiges filetées traversantes pour éviter qu’il ne bouge pendant le déplacement et surtout "pour qu’il ne bascule pas".
Les pannes sont engravées sur 17 cm de profondeur dans le pignon existant. Côté neuf, elles sont calées sur les parpaings.
Une fois le pignon arasé, il ne reste plus qu’à poser les autres éléments de la toiture (chevrons, liteaux…).
Deux jours sont mis à profit pour préparer l’ensemble de la toiture : chevrons (fixés aux pannes à l’aide de vis de 120 mm), pose de l’écran de sous-toiture et liteaunage fixé avec un cloueur pneumatique.
Toiture et aménagement intérieur au pas de course
Tout avance plutôt bien puisque trois mois après le démarrage du chantier, Hervé Bricaut attaque
la couverture : chevronnage, écran de sous-toiture, liteaunage puis pose des ardoises.
Notre lecteur n’a pas peur de s’attaquer au façonnage des éléments en zinc, qui plus est dans la plus pure tradition :
« Je me suis occupé de poser le doublis en zinc et les gouttières à la nantaise. Un couvreur m’a appris la technique lors de la construction du garage ».
En sous-face, l’avancée de toit est habillée en lambris PVC blanc, comme sur le reste de la maison. Immédiatement après la couverture, débute les travaux d’aménagement intérieur et ce n’est pas une mince affaire : réalisation du plancher d’étage, plomberie, électricité, isolation, pose des plaques de plâtre, percement de la porte entre l’existant et la nouvelle construction.
Sans parler des finitions…
Mais un an après le démarrage des travaux, week-ends et vacances compris, toutes les filles de la maison ont désormais leur chambre :
« Le chantier a été fatigant et parfois éprouvant, mais le résultat est à la hauteur de ce que nous désirions, donc aucun regret ».
Sept jours de vacances et toutes les ardoises trouvent leur place :
"Ce n’est pas difficile, mais c’est long et éprouvant pour le corps : merci aux amis et à la famille qui m’ont donné un coup de main."
Après la toiture, notre lecteur attaque le plancher d’étage : les solives sont recouvertes de plaques OSB et de 200 mm de laine de verre.
Les plaques sont posées sur une sous-couche pour limiter les bruits de pas. "Mais cela reste bruyant, explique Hervé. Si c’était à refaire, je le ferais autrement."
Salle de bains agréable, avec douche à l’italienne pour ces demoiselles : receveur encastré, carrelage en granit, paroi en verre avec porte coulissante.
Les travaux de cloisonnement et d’isolation peuvent démarrer. "La laine est maintenue par des tasseaux (24 x 48 mm) vissés dans les pannes".
Après la pose des revêtements de sol et sous-rampants, une peinture à la teinte soutenue vient contraster l’ensemble. Il ne reste plus qu’à poser les meubles.
Les règles pour construire une extension
Avant de se lancer et pour éviter les déconvenues, il est important de se renseigner sur les règles d’urbanisme applicables au projet et susceptibles de différer d’une commune à l’autre : possibilité ou non de rehausser, surface maximale autorisée, respect des règles en présence d’un monument classé ou inscrit…
La déclaration préalable de travaux est obligatoire pour une construction de 5 à 20 m2 et jusqu’à 40 m2 en zone urbaine. Le permis de construire est, lui, exigé quand les travaux ajoutent 20 m2 de surface ou 40 m2 en zone urbaine ou si la surface est supérieure ou égale à 170 m2 après travaux.
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