Désireux de trouver un bien à rénover pour y loger toute la famille, Sandrine et Mickaël Quard n’ont pas hésité en découvrant ce beau bâtiment en pierre, un atelier de menuiserie à l’abandon.
C’est un coup de coeur qui a conduit la famille Quard, Sandrine, Mickaël et leurs trois enfants, à acheter cette
ancienne menuiserie à Saint-Jean de Maurienne (73). Pourtant, au début, ils n’y croyaient pas vraiment : « nous cherchions une grande maison à rénover et passions régulièrement devant ces bâtiments qui étaient à vendre. Nous sommes allés les visiter sans conviction ».
Et bien leur en a pris ! Ils se rendent compte alors du
potentiel énorme de la construction : « nous avons été conquis par les
volumes ».
Ils achètent donc l’ensemble, l’
atelier en pierre qui date de 1936 et
un hangar attenant utilisé pour le séchage du bois. Ils réfléchissent à l’aménagement avant de déposer,
avec un architecte, un
permis de construire d’une surface habitable de 255 m2.
Côté
travaux, ils confient le
gros oeuvre – notamment la
couverture et les
agrandissements de fenêtres – à des
professionnels.
Pour le reste, Mickaël se retrousse les manches. Avec son beau-père – « jeune retraité, il était présent presque tous les jours sur le chantier » –, il attaque par un grand déblaiement de façon à
dégager l’espace intérieur de tout cloisonnement. Le hangar attenant est, quant à lui, démonté puis vendu : « en l’enlevant, nous avons gagné la vue sur la montagne ».
Travaux de rénovation : faire soi-même pour faire des économies
"Réseaux, couverture, isolation, cloisons… nous avons réalisé la majorité nous-mêmes. Autrement, ça n’aurait pas été possible financièrement."
Avant rénovation, le bâtiment ne paie pas de mine malgré le caractère massif de ses murs en pierre. D’autant que le hangar, encore debout, bouche la vue. Mais ils ont su se projeter et imaginer une nouvelle vie à cet ensemble.
Toutes les cloisons sont démolies
C’est avec un simple balai et de l’huile de coude que le beau-père de Mickaël fait place nette pour couler la nouvelle dalle.
Rénovation totale d'une toiture
La première étape des travaux a consisté à rénover complètement la toiture :
l’ardoise a fait place aux
tuiles métalliques couramment utilisées dans la région.
Pour notre lecteur, c’est d’abord un peu de
démolition « j’ai démonté les
anciennes lucarnes que nous avons
remplacées par des fenêtres de toit ». Ensuite il laisse la main au couvreur.
La maçonnerie en rénovation
Une fois le
couvert assuré, Mickaël, toujours aidé de son beau-père, s’attaque à la
maçonnerie, notamment
l’agrandissement des ouvertures en façades.
Notre lecteur
prépare le travail mais, pour gagner du temps,
confie les travaux à un entrepreneur.
Des aménagements intérieurs exigeants
Après les
travaux de couverture, le
redimensionnement de certaines ouvertures – « nous avons créé de grandes
baies vitrées équipées de coulissants en aluminium » –, Mickaël se trouve devant deux grands volumes, rez-de-chaussée et étage, de
plus de 100 m2 chacun : « il n’y a
aucun poteau, le
plancher d’étage est soutenu sur toute la largeur par des IPN repris dans les murs extérieurs entre les menuiseries ».
Voici donc un volume qu’il va falloir
isoler,
cloisonner,
équiper en réseaux eaux,
évacuation,
électricité,
plancher chauffant... Mickaël ajoute : « j’ai aussi installé un
réseau Hi-Fi avec des enceintes dans chaque pièce ».
Ensuite tout sera
aménagé en fonction de l’usage des différents espaces :
pièces à vivre,
chambre,
cuisine,
salle de bains… Et nos lecteurs ne lésinent pas pour apporter à ce
bâtiment industriel le
maximum de confort. Ainsi
les dalles sont isolées par un professionnel à l’aide d’une
mousse polyuréthane projetée avant que Mickaël n’installe le
réseau de chauffage au sol.
Il n’hésite pas non plus à
mécaniser son chantier : « après
l’enduisage de l’intégralité des plaques de plâtre, nous avons peint l’ensemble
au pistolet ; cela demande de
bien protéger, mais on gagne en temps et en qualité ».
Un chantier qui durera 21 mois et se déroulera dans les meilleures conditions : « nous n’avons pas eu de mauvaises surprises parce que nous avons pris le temps de la réflexion. »
"Comme pour une construction neuve, nous avons respecté la réglementation thermique 2012 pour l’isolation des murs et des plafonds."
La dalle du rez-de-chaussée est coulée après décaissement et mise en place des réseaux, et avant la mise en oeuvre d’une isolation en mousse polyuréthane projetée par une entreprise spécialisée.
Climat de montagne : pas de compromis pour l’isolation
« Nous avons
isolé les rampants à l’aide de deux couches de laine de verre de 150 mm chacune, soit 300 mm d’épaisseur ». Sans compter la membrane d’étanchéité à l’air. Même soin pour les murs, avec 140 mm d’épaisseur de laine minérale.
Toutes les cloisons intérieures sont conçues selon le même principe : une structure en ossature métallique avec un isolant thermoacoustique de 45 mm d’épaisseur, pris en sandwich par deux plaques de plâtre BA 13.
Notre lecteur met en place le
réseau de tubes du plancher chauffant sur son sol isolé (mousse polyuréthane). Ensuite c’est un
carreleur qui coulera une chape maigre : « le carrelage est posé en même temps sur la chape », explique Mickaël.
Toute la sous-face de la dalle d’étage est recouverte d’un faux plafond, sur tiges filetées et fourrures métalliques.
Pour la trémie du nouvel escalier, nos lecteurs décident d’habiller la structure avec des
tôles soudées sur les IPN et sur les poutrelles de la dalle laissées apparentes : « nous voulions rappeler le passé industriel de la construction. »
À l’étage, se trouvent
quatre chambres et une
grande salle de bains. Le
volume des combles a été réduit par un faux plafond, ce qui a permis de
diminuer l’espace à chauffer et de
créer une zone de stockage sous le toit.
Que faire quand on change des locaux professionnels en habitation ?
Le changement de destination (locaux professionnels convertis en habitation et inversement) est soumis à
déclaration préalable (mairie), lorsqu’il ne s’accompagne pas de travaux ayant pour effet de modifier les structures porteuses et les façades du bâtiment, de créer une emprise au sol ou une surface de plancher supérieure à 20 m² (ou à 40 m² sous certaines conditions).
Sinon, le
permis de construire s’impose.
Dans tous les cas, il est conseillé de
se rapprocher de la mairie de son domicile pour éviter les déconvenues.
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