Le tarabiscot est un outil qui sert à usiner une moulure. Il permet la restitution de profils ornementaux remplaçant un décor abîmé. Exemple sur ce tiroir auquel il manque une moulure de façade.
Le fer du tarabiscot ayant tendance à suivre le fil du bois, travaillez dans le sens où la butée viendra naturellement se plaquer contre le chant (en poussant ou en tirant, mais pas les deux à la fois). Ceci est particulièrement vrai pour les essences dures à pores larges et à fil déviant (chêne par exemple).
Un fer endommagé (après passage sur un clou) ou simplement émoussé peut être repris à la lime (qui doit être tenue perpendiculaire).
Ceci vaut aussi pour la création d’un nouveau profil.
Simple à fabriquer, le tarabiscot est d’une utilisation assez aisée. Mais il ne faut pas imaginer pouvoir aligner des mètres de moulures sans payer de sa personne… Son emploi est plutôt physique et demande du muscle ! La production en grande série n’est pas la vocation de cet outil d’ébénisterie élémentaire. Au contraire, il excelle dans la petite réparation, en particulier la restitution minutieuse des moulures les plus fines. Il se compose d’un fer bloqué à l’extrémité d’un manche en bois.
Ce fer est généralement un morceau d’acier provenant d’une lame de scie hors d’usage. Il s’agit d’une matière première économique et aisément façonnable à condition de disposer de quelques limes de qualité à denture fine.
Les essences de bois à texture dense (buis, if, acajou…) sont celles qui se prêtent le mieux à la réalisation de cannelures et de détails fins (si le fer est bien affûté). Aussi bien dans le sens du fil du bois qu’en travers. Toutefois, le sapin, le chêne et les bois fruitiers donnent des résultats satisfaisants encore améliorés par un ponçage léger.
Rappelant la forme d’un ancien pistolet, le tarabiscot doit être tenu en mains fermement. Son guidage longitudinal est assuré par le contact de la « crosse » sur le côté du bois à travailler. Le dessous du « canon » fait office de butée de profondeur après réglage du fer. Le motif doit affleurer le manche.
L’attaque se fait dans le sens du fil, en tenant l’outil légèrement incliné. Soumis à une pression retenue, le fer doit mordre légèrement le bois, laissant deviner après quelques passages la naissance des cannelures.
Le fer est redressé de manière progressive, à mesure de l’avancement du travail, jusqu’à se retrouver perpendiculaire à la pièce.
S’il est redressé prématurément, il « broute », ce qui crée des ondulations, voire des crêtes sur le bois. Mais si l’inclinaison est corrigée à temps et que le mouvement reprend avec ampleur, les défauts sont vite gommés.
Lorsque les passes ne génèrent plus de copeaux et que le tarabiscot glisse sur le bois, l’usinage est terminé. S’il s’agit d’une moulure à rapporter, il reste encore à déligner la planche de bois à l’épaisseur voulue, utilisez une scie à denture fine ou une scie circulaire montée sur une table. Un ponçage est recommandé avant la mise en place de la pièce de réparation.
Plus précise que le peigne à copier (ou conformateur), la pâte à modeler permet de relever fidèlement le contour d’une moulure. Passez du talc sur la surface pour faciliter le démoulage.
Avec un cutter, tranchez l’empreinte perpendiculairement : vous obtiendrez deux surfaces de références parfaitement planes. Utilisez une lame neuve pour couper la pâte sans la déformer.
Mettez l’empreinte à durcir une heure au congélateur. Une fois sortie, vous disposez de quelques minutes pour reproduire le tracé de son dessin sur le fer avec un feutre indélébile.
Dégrossissez le profil au touret avant de finir à la lime douce. Serrez le fer dans l’étau, le plus près possible du dessin pour limiter les vibrations. Tenez la lime perpendiculairement.
Le fer posé à cheval sur la moulure, il est aisé de distinguer à contre-jour les endroits où il faut reprendre le travail à la lime jusqu’à faire coïncider exactement le gabarit et son modèle.
Maintenu dans la fente du manche de l’outil par deux vis passées dans les trous les plus proches, le fer est réglé en hauteur et longitudinalement avant de bloquer les écrous.
Le tarabiscot travaille en poussant ou en tirant. Plaquez la crosse de l’outil contre la planche à moulurer et inclinez la lame pour démarrer. Redressez-la progressivement pendant le travail.
Les moulures de réparation destinées à être peintes peuvent être dans n’importe quel bois. Pour une finition vernie ou cirée, il est impératif de trouver une pièce de même essence.