De cette ancienne partie d’un corps de ferme, il ne restait que les quatre murs. Un chantier colossal qui n’a pas fait peur à notre lecteur, Jean-Marc Vaillard. Le lieu rénové est aujourd’hui une habitation où il fait bon vivre.
Notre lecteur nourrissait depuis longtemps le projet de faire revivre une vieille bâtisse. Restait à trouver le bâtiment qui conviendrait à la fois à son projet et à son budget.
Ses recherches le conduisent à la découverte d’une partie de ferme à l’abandon : "Le bâtiment principal était en très mauvais état, mais il y avait une petite maison à côté. Le propriétaire a insisté pour que je la visite. Les murs étaient sains, je l’ai achetée… Mes amis m’ont pris pour un fou !"
Car s’il est bricoleur, Jean-Marc Vaillard n’a aucune compétence spécifique en gros oeuvre.
Qu’importe : "
J’ai tout réalisé, sauf la couverture et l’électricité pour des raisons de sécurité". Après déblayage et démolition, il entreprend les travaux de gros oeuvre.
D’abord la maçonnerie avec la reprise des murs, la réalisation de l’entrée et la consolidation des linteaux : "On a pas mal chargé en ferraille".
Autre élément de gros oeuvre, la réalisation de la dalle en béton armé au rez-de-chaussée : "j’ai évidemment prévu une isolation au sol et mis en place l’ensemble des réseaux."
"J’ai réalisé les travaux en deux ans, week-ends et vacances compris. Il m’a fallu du temps pour déblayer l’intérieur et l’extérieur. Mon père m’a beaucoup aidé, ainsi que mon frère, occasionnellement."
À l’achat : ni eau, ni électricité, des sols en terre battue, des planchers d’étage constitués de vieilles planches où restent stockés du foin et des graines. Il a fallu une bonne dose d’imagination pour se projeter dans cette bâtisse.
Nous sommes en Franche-Comté et les anciennes fermes présentent une grande emprise au sol. Notre lecteur a acheté la partie attenante au bâtiment principal, comprenant une remise. Les murs en pierre calcaire sont de bonne qualité.
Première étape : mettre la maison hors d’eau. Toiture et charpente étaient en très mauvais état.
Les pannes et les chevrons ont été déposés et remplacés. Comme dans la plupart des chantiers de cette envergure, l’utilisation d’un engin de levage facilite le travail.
Encore un peu de démolition : l’agrandissement de la fenêtre donnant sur l’ancien appentis qui permettra, à terme, d’accéder à la terrasse.
Les travaux de consolidation sont importants :
"On a rigidifié l’ensemble de la structure, notamment avec la pose des linteaux. On a notamment monté un mur de parpaings contre le mur de façade existant dans lequel on a coulé du béton". Le plancher de la mezzanine, joue un rôle de contreventement. Réalisé avec trois poutres solides, il participe aussi au renforcement de la bâtisse.
Le plancher se compose de solives posées à intervalles réguliers, sur lesquelles sont fixées des lambourdes qui supportent les plaques d’aggloméré. Une trémie est ménagée pour permettre la mise en place du futur escalier. Partant du salon, il mène à cet espace en mezzanine.
La hauteur sous plafond au deuxième étage étant très importante, Jean-Marc Vaillard réalise un faux plafond :
"il est constitué de chevrons assemblés principalement à l’aide de sabots et d’équerres métalliques, l’ensemble étant rigidifié par des plaques d’OSB."
Rénovation en bois et pierre
Le chantier se poursuit avec l’isolation, les planchers d’étage, les cloisonnements, la plomberie et les finitions intérieures.
À l’étage, notre lecteur conserve, quand il le peut, les poutres existantes pour réaliser le plancher de la mezzanine au premier, ainsi que le plancher d’étage du second où il a prévu d’aménager deux chambres.
Isolation et cloisonnement restent classiques : de la laine minérale – "20 cm en toiture" – recouverte par une volige et des plaques de plâtre mises en œuvre sur une ossature métallique. Classiques encore, certains murs intérieurs en pierre rejointoyée sont laissés apparents, dans la pièce à vivre notamment.
Les joints ont été creusés puis reconstitués avec un mélange sable et chaux appliqué à la langue de chat. Plus original, toutes les menuiseries intérieures, portes, rambardes, meubles de cuisine, placards ou encore escaliers, ont été conçues et réalisées sur mesure par le père de Jean-Marc Vaillard.
Mention particulière pour les trois escaliers en chêne massif :
"à la sortie de l’atelier, ils ont été mis en place quasiment sans adaptation".
"Retraité, mon père a une passion : le travail du bois. Une aide précieuse pour l’aménagement intérieur !"
Quelques poutres apparentes et des pierres jointoyées s’associent à un carrelage, ton pierre, de grandes dimensions, plus contemporain.
Côté chauffage, un poêle à granulés suffit à chauffer le rez-de-chaussée et les deux étages.
Le père de notre lecteur a dessiné et réalisé trois escaliers en chêne différents : à quart tournant, droit et à pas japonais.
"L’escalier à pas japonais permet de gagner de la place et évite une emprise trop importante". Lors de son installation, il a été décidé de
"supprimer la main courante pour gagner de l’espace".
Le garage non attenant, est conçu comme s’il s’agissait d’une petite maison. Notre lecteur prend goût à la maçonnerie : terrassement, fouille, fondation et dalle, montage des blocs, réalisation des jambages…
Étape importante, la pose des blocs de coffrage au droit des linteaux. Une fois les blocs en place, notre lecteur procède au ferraillage et au coulage du béton dosé à 350 kg/m.
La charpente, relativement simple compte tenu de la taille du bâtiment, est constituée de cinq pannes : deux sablières, deux intermédiaires et une faîtière.
Comme pour la maison, la couverture est réalisée avec une tuile grand moule à onde.
Côté cour, une porte facilite l’accès au garage. Il ne reste plus qu’à prolonger la terrasse et à crépir !
Entre le garage et la maison, notre lecteur a créé une terrasse en bois composite.
Les lames sont fixées à l’aide de clips inox sur les lambourdes, elles-mêmes mises en place sur des plots en béton.
Petite touche finale : un palissage en lames de bois, une pergola pour matérialiser l’entrée côté terrasse et un treillis fixé sur le mur de séparation.
"Même s’il reste quelques aménagements extérieurs, les travaux sont quasiment terminés. Je suis très fier d’avoir tout refait."
Aménager l'extérieur de la maison
L’extérieur de la maison se transforme également avec le jointoiement des pierres apparentes, notamment en encadrement de baies et au niveau du chaînage d’angle. Et ce n’est pas terminé ! Les travaux continuent avec la construction d’un mur de séparation en blocs béton, d’un garage pour deux voitures et d’une terrasse.
Cette dernière est construite en lieu et place de l’ancien appentis, entre le garage et l’entrée de la maison. Le garage prévu en bordure de route pour en faciliter l’accès bénéficie d’un mode constructif classique pour ce type de bâtiment : fondations en béton, murs en parpaings, charpente traditionnelle et couverture en tuiles.
Pour la terrasse, notre lecteur fait le choix de lames larges en bois composite, qui ne manquent pas d’atouts : elles sont stables, antidérapantes, durables et ne craignent pas le nettoyage haute pression.
Que faire des gravats de chantier
Les travaux de rénovation entraînent parfois une production importante de gravats.
Deux options pour s’en débarrasser :
la location de benne ou la déchetterie.
- La benne est une solution pratique mais peut représenter un coût important. Si la benne est stockée sur rue, n’oubliez pas de demander une autorisation à votre mairie.
- En déchetterie, suivant le règlement, on peut vous demander de trier les gravats selon qu’ils sont inertes (pierres, blocs béton, briques, etc.) ou non (gravats de plâtre, plaques de plâtre, bois, etc.). Attention également aux matériaux contenant de l’amiante. Ces derniers nécessitent le recours à une entreprise spécialisée pour les retirer et les évacuer.
[
]